ETHAF 044411

statuette féminine d'ancêtre

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044411
Statuette féminine d’ancêtre biteki ou mikuya
Congo, vallée du Niari, district de Mouyondzi
Beembe (Bembe). Fin du 19e ou début du 20e siècle
Bois, éclats de faïence. H 19 cm
Don du peintre et collectionneur Émile Chambon en 1981
MEG Inv. ETHAF 044411

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Chez les Beembe (Congo), les statuettes des cultes d’ancêtres biteki ou mikuya représentent des membres disparus du lignage. Comme les ancêtres quelles incarnent, ces statuettes sont embellies au niveau du ventre et du dos par de nombreuses scarifications formant des motifs géométriques complexes sur la peau. Il semblerait que les statuettes aient souvent été enrobées d’un morceau d’étoffe, des aisselles aux pieds, ce qui explique la présence d’une patine rougeâtre et noire sur la tête et les bras, alors que le reste du corps scarifié a conservé la couleur originelle du bois. Les scarifications étaient donc cachées après la finition de la sculpture.
La faïence blanche incrustée dans les orbites de cette figurine beembe évoque les yeux révulsés dans un état de transe de possession.

Boris Wastiau

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L'Afrique centrale

L’Afrique centrale est plurielle; seules quelques facettes en sont montrées ici à travers sculptures, instruments du rite, armes et aquarelles. Sur cet immense territoire autrefois contrôlé par de puissants royaumes africains, la colonisation succéda au trafic des esclaves, asphyxiant les arts de cour et rituels. En Europe, le public frémissait face aux «fétiches à clous» et s’attendrissait devant les dessins des «imagiers» congolais.

Réceptacles des puissances de l'au-delà

Parmi tous les instruments rituels de l’aire culturelle kongo, les «fétiches à clous» (minkondi) sont peut-être les objets qui ont le plus marqué les Européens lors de leur découverte de l’Afrique. Assimilés à des figures de violence au service de la sorcellerie, ils ont alimenté le fantasme d’une Afrique des forêts profondes, plongée dans l’obscurantisme. Littéralement habités par un esprit, ces «objets-force», anthropomorphes ou zoomorphes, sont confectionnés et manipulés par les spécialistes du rituel nganga. Les diverses charges bilongo agglomérées sur la sculpture de bois dotent l’objet d’une efficacité magique et ils sont invoqués lorsqu’un individu ou une communauté se sent affligé ou menacé.


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