ETHAF 044412

statuette masculine d'ancêtre

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044412
Statuette masculine d’ancêtre biteki ou mikuya
Congo, vallée du Niari, district de Mouyondzi
Beembe (Bembe). Fin du 19e ou début du 20e siècle
Bois, éclats de faïence. H 21.5 cm
Don du peintre et collectionneur Émile Chambon en 1981
MEG Inv. ETHAF 044412

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Cette figure d’ancêtre beembe tient un couteau dans la main droite et un fusil dans la main gauche. Ces attributs renvoient au pouvoir temporel du chef sur ses sujets; la pose de cette figurine d’ancêtre est comparable à celle que l’on retrouve dans les figurations de Chibinda Ilunga, l’ancêtre mythique des Chokwe, qui porte toujours un bâton et un fusil. Le fusil est l’arme par excellence de la traite des esclaves et du développement du commerce de longue distance. C’est lui qui a permis le développement et la consolidation aux 18e et 19e des grands royaumes de la côte ouest de l’Afrique centrale. Autrefois jugés trop « modernes » par certains collectionneurs et marchands, qui voyaient en eux des éléments iconographiques « tardifs », les fusils figurés dans ces sculptures ont parfois été sciés !

Boris Wastiau

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L'Afrique centrale

L’Afrique centrale est plurielle; seules quelques facettes en sont montrées ici à travers sculptures, instruments du rite, armes et aquarelles. Sur cet immense territoire autrefois contrôlé par de puissants royaumes africains, la colonisation succéda au trafic des esclaves, asphyxiant les arts de cour et rituels. En Europe, le public frémissait face aux «fétiches à clous» et s’attendrissait devant les dessins des «imagiers» congolais.

Réceptacles des puissances de l'au-delà

Parmi tous les instruments rituels de l’aire culturelle kongo, les «fétiches à clous» (minkondi) sont peut-être les objets qui ont le plus marqué les Européens lors de leur découverte de l’Afrique. Assimilés à des figures de violence au service de la sorcellerie, ils ont alimenté le fantasme d’une Afrique des forêts profondes, plongée dans l’obscurantisme. Littéralement habités par un esprit, ces «objets-force», anthropomorphes ou zoomorphes, sont confectionnés et manipulés par les spécialistes du rituel nganga. Les diverses charges bilongo agglomérées sur la sculpture de bois dotent l’objet d’une efficacité magique et ils sont invoqués lorsqu’un individu ou une communauté se sent affligé ou menacé.


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