ETHAF 044440

Tête de reliquaire "byeri"

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044440
Tête de reliquaire byeri
Gabon, Moyen-Ogooué ou Woleu-Ntem
Fang, sous-groupe Betsi. 19e siècle
Bois, laiton, fer, patine brillante. H 28 cm
Don du peintre et collectionneur Émile Chambon en 1986.
Ancienne collection de son oncle, François Coppier, administrateur colonial
en Afrique Équatoriale Française jusqu’en 1928.
MEG Inv. ETHAF 044440

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Par l’expressivité de son regard métallique, la délicate structure de sa coiffe ou la concavité de son visage curviligne, cette tête casquée est iconique de l’esthétique des Fang Betsi. Tout comme les statues en pied sculptées aussi par les Fang du sud pour surmonter les boites reliquaires byeri , les têtes telles que celle-ci protégeaient les précieux ossements des ancêtres du lignage de la malveillance d’autrui ou de la curiosité interdite des non-initiés, des femmes et des enfants. Contrairement aux statuettes byeri qui pouvaient être arrachées à leurs reliquaires pour devenir des marottes le temps de l’initiation melan, les têtes, elles, n’étaient jamais déplacées.

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Droits de reproduction photographique

Le Gabon du pasteur missionnaire Fernand Grébert

Les statues de reliquaires et les masques gabonais sont des icônes de l’«art primitif» inventé par les artistes occidentaux au début du 20e siècle. Parallèlement, au cœur de l’Afrique équatoriale colonisée, disparaissaient nombre des pratiques religieuses et culturelles initiatrices de ces traditions. C’est dans ce contexte que le pasteur Grébert entreprit une grande collecte ethnographique dans le Moyen-Ogooué, dont le MEG fut l’un des bénéficiaires.

Le culte des reliques

Les musées n’offrent souvent au regard du visiteur qu’un élément fragmentaire – la statuette – du reliquaire tel qu’il avait été conçu jusqu’au début du 20e siècle en Afrique équatoriale, du Cameroun jusqu’au Congo. Au Gabon, La vénération des reliques d’ancêtres Bwete dans l’aire bakota et son équivalent fang, le Byeri, étaient tous deux des cultes lignagers. Gardien des généalogies du clan, le chef de famille devenait l’intercesseur auprès des ancêtres pour assurer le bien-être de sa communauté, donc le responsable de l’entretien de leurs ossements par les sacrifices nourriciers et le soin apporté à leur reliquaire.

Bibliographie

  • Wastiau, Boris. 2008. Medusa en Afrique. La sculpture de l’enchantement. Genève : MEG ; Milan : 5 Continents Editions., 76, MEG ET AF 4614

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