ETHAF 044537

figure de reliquaire 'bwete'

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044537
Figure de reliquaire bwete
Gabon, région du Haut Ogooué
Aire culturelle kota, sous-groupes obamba ou mindumu. 19e siècle ou début du 20e siècle
Bois, cuivre, laiton, fer. H 58 cm
Don du peintre et collectionneur Émile Chambon en 1981.
Achetée en 1936 au marchand Pierre Vérité à Paris.
MEG Inv. ETHAF 044537

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Cette statuette gardienne de panier reliquaire appartient au « style classique » kota de la région de Franceville. Le sculpteur l’a coiffée un cimier en croissant de lune et couvert son visage concave d’un décor en plaquettes et lamelles de cuivre alternées. Deux plaques de laiton couvrent la structure losangée qui soutient la tête. Les figures bwete portent sur l’âme de bois qui les constituent différents métaux plaqués ou travaillés en fils de sorte à obtenir un subtil jeu chromatique. Le choix du cuivre et du laiton dans la fabrication d’objets rituels n’est pas anodin lorsque l’on considère la grande valeur d’échange de ces métaux importés d’Afrique Centrale que les peuples de l’Ogooué transformaient en éléments de parure et utilisaient comme monnaie.

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Le Gabon du pasteur missionnaire Fernand Grébert

Les statues de reliquaires et les masques gabonais sont des icônes de l’«art primitif» inventé par les artistes occidentaux au début du 20e siècle. Parallèlement, au cœur de l’Afrique équatoriale colonisée, disparaissaient nombre des pratiques religieuses et culturelles initiatrices de ces traditions. C’est dans ce contexte que le pasteur Grébert entreprit une grande collecte ethnographique dans le Moyen-Ogooué, dont le MEG fut l’un des bénéficiaires.

Le culte des reliques

Les musées n’offrent souvent au regard du visiteur qu’un élément fragmentaire – la statuette – du reliquaire tel qu’il avait été conçu jusqu’au début du 20e siècle en Afrique équatoriale, du Cameroun jusqu’au Congo. Au Gabon, La vénération des reliques d’ancêtres Bwete dans l’aire bakota et son équivalent fang, le Byeri, étaient tous deux des cultes lignagers. Gardien des généalogies du clan, le chef de famille devenait l’intercesseur auprès des ancêtres pour assurer le bien-être de sa communauté, donc le responsable de l’entretien de leurs ossements par les sacrifices nourriciers et le soin apporté à leur reliquaire.


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