ETHAF 044837

carquois et 13 flèches

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044837
Carquois et treize flèches
Angola, RD Congo, Zambie
Groupes Chokwe et apparentés. 19e siècle
Peau de singe roux, bois, fer, fibre végétale, feuilles. H 55 cm
Don du peintre et collectionneur Émile Chambon en 1981
MEG Inv. ETHAF 044837

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Les flèches de petites dimensions contenues dans cet étroit carquois présentent des pointes de fer forgé de types très variés. Elles sont fixées par une douille à leurs tiges de bois, dont l’empennage se compose de feuilles taillées, d’enroulements de fer ou de fibres végétales. Les formes des armatures, foliacées, à ailerons, à tranchant transversal concave ou en demi-lune, varient, tout comme leur poids, en fonction du gibier à abattre. Armes caractéristiques des chasseurs chokwe, lunda, lwena et luvale, elles étaient conçues et utilisées dans une vaste zone, couvrant le nord-est de l’Angola, le sud-ouest du Congo et le nord-ouest de la Zambie. Leur taille oscillait selon le contexte forestier ou de savane des parties de chasse.
L’ancêtre mythique Chibinda Ilunga, grand chasseur d’origine luba, est honoré par les groupes chokwe et apparentés comme le héros civilisateur qui enseigna l’art de traquer le gibier avec des charmes, des arcs et des flèches. Grâce à lui furent ainsi abandonnés les simples pièges et surtout les frondes au profit de l’arc, bien plus efficace.

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L'Afrique centrale

L’Afrique centrale est plurielle; seules quelques facettes en sont montrées ici à travers sculptures, instruments du rite, armes et aquarelles. Sur cet immense territoire autrefois contrôlé par de puissants royaumes africains, la colonisation succéda au trafic des esclaves, asphyxiant les arts de cour et rituels. En Europe, le public frémissait face aux «fétiches à clous» et s’attendrissait devant les dessins des «imagiers» congolais.

Chefs, chasseurs et guerriers

Considérés comme des rois sacrés aux pouvoirs surnaturels, les chefs chokwe et des groupes apparentés endossaient, outre leurs obligations politiques, militaires et judiciaires, une responsabilité symbolique dans le contexte magico-religieux. Jusqu’à la colonisation qui sonna le glas des grandes chefferies, la production d’objets régaliens et d’armes de prestige visait à marquer l’opulence des cours, à activer des filières commerciales et à maîtriser la gestion de dons et de contre- dons dans un subtil système d’allégeances.


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