ETHAF 059881

talisman collectif de protection

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Talisman collectif de protection ody mohara
Madagascar. Boïna
Sakalava? Fin du 19e - 20e siècle
Corne de zébu contenant des clous, aiguilles, balles de fusil, pièce de monnaie, ciseaux, végétaux et résines; perles de verre et étoffe. H 25 cm
Don du pasteur Henry Rusillon, missionnaire à Madagascar, en 1930
MEG Inv. ETHAF 059881

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L’ody mohara est un puissant intercesseur qui permet d’écouter la voix des ancêtres. Porté sur soi, telle une amulette, ou placé à un endroit spécifique de la maison -si cet ody mohara appartient de manière collective à une famille-, il s'agit afin d’apporter protection et prospérité à son ou ses propriétaires. Sa puissance est si grande qu’il peut également porter conseils et dévoiler les désirs d’un individu à travers ses rêves. L’ody mohara, généralement composé d’une corne de zébu ou de bois, souvent décoré de perles, contient toutes sortes d’éléments servant à le nourrir afin de ne pas affaiblir son pouvoir. Dans cette corne sont généralement fichés des ciseaux amalgamés avec de l’huile de ricin, des restes de feuilles, de la poussière sacrée ainsi qu’un petit personnage sculpté désignant vraisemblablement le possesseur de cet objet magique ody. Les ody mohara s’acquièrent puis se transmettent de génération en génération; leurs propriétaires inspirent le respect, à l’image des devins qui en possèdent souvent plusieurs.

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Ressources

Photographie de Jacques Faublée, 1940
Photographie de Jacques Faublée, 1940
Photographie de Jacques Faublée, 1940

Madagascar

Madagascar borde le canal du Mozambique à l’est des côtes orientales de l’Afrique. Dès le début de l’ère chrétienne, la Grande Île est devenue le creuset d’un réseau d’échanges entre les populations austronésienne, africaine et arabe, installées progressivement.
La sphère spirituelle malgache est intimement liée au rapport aux ancêtres. Elle est restée primordiale dans la vie des insulaires, malgré la colonisation et l’installation des missionnaires.

Les Ody, amulettes et talismans

Dans les pratiques spirituelles malgaches, l’objet magique ou ody établit le lien entre le monde des ancêtres et celui des vivants.
Ce «talisman» aux nombreuses formes est principalement composé de matériaux organiques. Fabriqué puis consacré par l’ombiasy, le sorcier-thérapeute, il est ensuite transmis à son ou à ses futurs propriétaires. Les ody de protection servent à préserver l’union d’un couple, à rendre son possesseur invulnérable, à protéger les enfants d’une mortalité trop précoce ou à assurer la victoire lors d’un conflit. D’autres ody agissent dans une dimension votive, afin d’apporter richesse, prospérité et bonne santé au(x) possesseur(s).

Victoria Mann


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