ETHEU 101170

collier de sonnaille

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101170
Cloche de mouton et collier kama
Suisse, Valais, Brigue
1839
Tôle, bois d’arbre fruitier
H 21.5 cm, pr. 13.5 cm, l 7.5 cm
Collection Georges Amoudruz acquise en 1976
MEG Inv. ETHEU 101170

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L’ensonnaillage est un acte important et un des premiers instruments de la gouverne. Les bêtes ne sont pas seulement des serviteurs mais aussi des compagnons qu’il faut soigner et l’ensoneillage participe à la contruction de la relation affective entre l’homme et l’animal. Comme la nomination elle procure une identité définitive et de ce fait il s’apparente à une forme de baptême.
L’association entre le son de la cloche et l’allure de l’animal produit une marque sonore unique. Chacune d’entre elles est reconnaissable par l’oreille du berger, par le chien, et par les autres têtes du troupeau. Elle permet un repérage immédiats, par tout type de visibilité, tant dans les zones de repos que sur les drailles de la transhumance. Le tintement stimule, entraîne, impose l’effort bêtes et agit en talisman aux vertus apotropaïques. Le terme « sonaille », couramment attesté en Suisse romande depuis le 14ème siècle, désigne l’appareillage d’une cloche métallique au cou de toute sorte d’animaux domestique (bovin, ovins, caprin et même les équidés). Ensuite il a pris une signification plus précise indiquant les cloches de taille et de valeur pour les distinguer des « toupins » ou « cloches d’en champ » plus petits et modestes, utilisées au quotidien. Jusqu’au 19ème siècle, seulement certain animaux du troupeau (généralement les meneurs) étaient pourvu de cloches. C’est encore le cas dans l’Appenzell ou le troupeau est guidé par le Senntumschellen, un ensemble inséparable de seulement trois cloches.
L’emploi de colliers d’apparat richement décorés remonte probablement au 17e siècle Les cloches plus anciennes sont le plus souvent agencées par pliage et martelage d’une plaque métallique. Le 19ème siècle est l’époque à laquelle se répandent les cloches réalisées en fonte de bronze, elles sont, le plus souvent, fabriqués par des entreprises artisanales ou semi-industrielles de dinandiers-ferrailleurs.
Depuis le milieu du 20ème siècle malgré les changements qui ont touché le secteur de l’élevage, l’intérêt pour les cloches ne semble pas faiblir mais évolue considérablement. Entre les années 1970-1980 la transhumance devient une attraction touristique et les cloches un objet de collection ou un élément du décor.

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L’équilibre du travail

Les sociétés peu mécanisées de l’Europe préindustrielle partagent une même éthique du travail fondée sur la responsabilité individuelle et la solidarité collective. Dans ces communautés agricoles et artisanales, le corps - humain et animal - est le premier et parfois unique outil à disposition: son habileté et sa constance sont des atouts essentiels dans une économie précaire. Savoir ménager et utiliser sa force permet un certain épanouissement.

La musique des bêtes

Difficilement datable, l’ensonnaillage des bêtes aide au repérage et à l’ordonnancement des troupeaux. Le berger marque l’identité de l’animal selon sa taille, son allure et son importance dans le groupe à travers la cloche qu’il attache à son cou. Une empreinte sonore peut être attribuée à toutes les têtes ou seulement aux meneuses. Le cortège génère un halo sonore qui garantit, à son tour, la cohésion du cheptel et sa bonne conduite. Il ne s’agit pas uniquement de faire du bruit mais de composer un ensemble reconnaissable et agréable à l’écoute. La mise en harmonie du troupeau dans le paysage, ou lors des traversées de village, est un enjeu de prestige longuement perfectionné.


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