ETHEU 108631

plaque de mulet, phalène, lune muletière

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108631
Plaque de mulet, phalère ou "lune de couble"
Italie, Val d'Aoste, La Salle
vers 1800
Laiton et cuivre
H 18.2 cm, l 14.6 cm
Collection Georges Amoudruz acquise en 1976
MEG Inv. ETHEU 108631
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Les phalères tirent leur nom des décorations militaires réservées, dans l’Antiquité, aux soldats et à leurs montures. À l’origine, ces plaques de cuivre ou de laiton étaient portées par trois: une sur le front, les deux autres contre les tempes de l’animal afin de relier les diverses pièces du harnais. Par paire, les lunes muletières servaient d'œillères pour protéger les yeux des bêtes en cas de mauvais temps ou borner leur vision lorsque la route était périlleuse. Généralement rondes et plates, plus rarement bombées ou cintrées, elles présentent une attache et des trous dans lesquels passent les courroies, les chaînettes et les galons d’ornementation qui maintiennent les sonnailles de parure. Elles permettaient de repérer les caravanes loin à la ronde grâce aux reflets du soleil et au signalement sonore. Gravées à la pointe ou au ciseau, elles assuraient l’identification du muletier, du cheptel, et parfois même la destination du convoi. Les lunes ont longtemps été considérées comme des symboles de l'ancienne corporation des convoyeurs.

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Sur les routes et les chemins

Des moyens de transports anciens et modernes cohabitent dans les Alpes jusqu’aux années 1950. Les déplacements s'organisent en fonction du relief, du chargement et du type de production. Hommes, idées et marchandises franchissent des distances considérables malgré les frontières naturelles et politiques. Ces échanges économiques favorisent le développement d’identités professionnelles comme celles des muletiers, des colporteurs ou des anchoyeurs.

Les caravanes muletières

La circulation transalpine se faisait par portage, «ramasse» et bête de somme. Elle était assurée par des corporations réunissant les communautés des versants. Les «marrons» (guides-passeurs) accompagnaient les passants, alors que les «coubles» muletières transportaient les marchandises. Les bêtes étaient réunies en caravanes, harnachées et bâtées pour mieux supporter les charges. Dès le 15e siècle, les parures utilitaires s’enrichirent de pompons, de rubans et de grelots dont le tintement stimule les animaux. L’ornement de sellerie affichait la puissance du convoi et décourage les agresseurs. Quant aux amulettes, elles servaient de protection contre les forces maléfiques.


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