Cet objet est l’accessoire principal et redouté des prêtres (datu) chargés de protéger les villages et de prédire l’avenir dans les tribus Batak.
Il porte à son sommet une poche contenant des substances magiques concoctées à partir des restes d’un adolescent enlevé et sacrifié (pupuk). Ce bâton est ainsi non seulement le symbole, mais aussi le signe réel des pouvoirs dévolus aux prêtres pour servir d’intermédiaires entre les hommes et les divinités.
Les personnages sculptés sont ceux d’une légende à l’origine de ce type de canne:
Autrefois, un couple stérile pria longtemps les divinités et finit par donner le jour à des jumeaux, un garçon et une fille. Cependant, un prêtre conseilla maladroitement de cacher aux enfants leur gémellité pour éviter toute relation incestueuse entre eux. Mais, devenus pubères, ceux-ci tombèrent précisément amoureux l’un de l’autre et commirent l’inceste tant redouté.
Après quoi, la sœur demanda à son amant de frère de monter dans un arbre pour lui cueillir un fruit, mais le garçon resta collé à celui-ci, sans plus pouvoir s’en détacher. Alors, elle monta à son tour dans l’arbre pour le délivrer mais elle subit le même sort. Le chien qui les accompagnait donna l’alerte au village voisin, et cinq prêtres grimpèrent successivement dans l’arbre pour tenter de les tirer d’affaire, mais tous y restèrent collés également.
Renonçant finalement à contrer cette malédiction qui punissait une faute fondamentale, on tailla un bâton semblable à celui-ci dans le bois de l’arbre.