Informations
- 1. Concepts
- Espèces considérées
- Données de base
- Limites géographiques
- Taxonomie adoptée
- 2. Organisation
- Nomenclature
- Substrat
- Distribution altitudinale
- Distribution géographique
- Remarques
- Littérature
- 3. Quelques statistiques
- Nombre d'espèces en Suisse
- Nombre d'espèces par régions naturelles
- Nombre d'espèces par étage de végétation
- Les espèces les plus fréquentes de Suisse
1. Concepts
Espèces considérées
Seuls les champignons lichénisés, qu'ils soient lichénicoles ou non, ont été pris en compte dans ce catalogue. Les espèces lichénicoles non lichénisées ainsi que certains champignons non lichénisés traditionnellement récoltés et étudiés par les lichénologues n'apparaissent pas dans ce catalogue. Ainsi, les genres cités ci-après n'ont pas été considérés: Cecidonia, Chaenothecopsis, Cyrtidula, Epigloea, Julella, Leptorhaphis, Lichenothelia, Llimoniella, Merismatium, Microcalicium, Mycocalicium, Mycomicrothelia, Mycoporum, Naetrocymbe, Phaeocalicium, Polycoccum, Pyrenopeziza, Sarcopyrenia, Sarea, Sphinctrina et Stenocybe
Données de base
Sauf indication contraire, toutes les données concernant la présence des espèces dans la dition, leur répartition et leur écologie sont tirées d'une compilation (a) semi-critique, (b) de la littérature scientifique, (c) avec comme point de départ la date de publication du catalogue de Stizenberger (1882-1883).
a) Semi-critique signifie que, sauf indication contraire, l'identité des échantillons
mentionnés dans la littérature n'a pas été vérifiée. Cela aurait été une tâche
quasi-insurmontable, même en ne considérant, au minimum, qu'un seul spécimen par espèce, ceci pour au moins s'assurer de la
présence du taxon en Suisse. Cette dernière appréciation est laissée au lecteur-spécialiste qui pourra, en
étudiant la liste des auteurs des publications mentionnées sous chaque espèce, se faire une idée de la valeur de
l'information: une mention tirée d'une monographie écrite par un spécialiste du groupe valide de façon presque certaine la
présence d'un taxon en Suisse, alors qu'une mention unique tirée du catalogue de Stizenberger devra être confirmée par
l'étude du spécimen en question, tant les concepts en systématique des lichens ont changé depuis plus d'un siècle.
Par contre, la présence d'une espèce en Suisse a été considéré d'un oeil critique lorsque qu'elle n'est pas
en accord avec son aire de distribution générale en Europe et lorsque l'identité du ou des spécimens
récoltés en Suisse est douteuse et n'a pas été vérifiée par un spécialiste. Les mêmes doutes
ont été émis lorsqu'un taxon, dont le statut est douteux, n'a été récolté en tout et pour tout que
dans une seule localité et qu'il n'est mentionné dans aucun catalogue, flore, ou travail de systématique récents.
Finalement, il arrive que la mention d'un taxon pour la Suisse se base sur une erreur d'interprétation de la localité par les auteurs de
la publication. Dans tous ces cas particuliers, l'espèce apparaît avec la mention "Présence en Suisse douteuse" et n'est
mentionnée que pour attirer l'attention sur le fait qu'une étude détaillée est nécessaire pour infirmer/confirmer
sa présence en Suisse ou attester de son existence propre en tant qu'espèce reconnue ou en tant que synonyme d'une autre espèce.
b) Il s'agit ici de la littérature scientifique au sens large, c'est-à-dire que des travaux non valablement publiés au sens du Code de nomenclature (Greuter et al. 2000), comme par exemple des travaux de diplôme, des thèses ou des rapports d'excursions, ont également été pris en compte. Ces travaux sont tous dactylographiés, reproduits en plusieurs exemplaires et disponibles dans les grandes bibliothèques botaniques suisses ou auprès des auteurs. L'auteur du catalogue a essayé d'être le plus complet possible, par exemple en prenant en compte les schedulae des grands exsicatae, tout en sachant que certains travaux ont pu lui échapper, notamment parmi les très nombreuses études sur la chimie des espèces. Aucune indication n'est mentionnée qui ne se baserait que sur la seule existence non publiée d'un ou de plusieurs spécimens d'herbier.
c) Le point de départ des recherches bibliographiques a été le catalogue de Stizenberger (1882-1883). En effet, le travail de Stizenberger est une compilation très complète des données récoltées par les principaux lichénologues suisses ayant vécu au XIXe siècle. Comme il est souvent difficile et parfois même scientifiquement douteux de faire coïncider des noms modernes à certains des taxons cités par Stizenberger, le fait de remonter plus loin dans le temps n'ajouterait que de la confusion et augmenterait encore l'incertitude autour de l'identité réelle des taxons concernés.
Limites géographiques
Seules les indications concernant les spécimens récoltés strictement à l'intérieur des frontières politiques de la Suisse ont été prises en compte. Parfois, notamment en se basant sur les indications fournies dans le catalogue de Stizenberger (1882-1883), comme par exemple dans le cas de la mention "Alpes rhétiques", il n'est pas possible de savoir si l'espèce a été récoltée en Suisse ou à l'étranger, l'Italie dans cette exemple précis. De la même façon, dans le cas des spécimens récoltés par Müller-Argoviensis, l'indication "autour de Genève" peut signifier autant les alentours de Genève en Suisse, que les hauteurs du Jura ou du Salève sur le territoire français entourant la ville de Calvin. Dans ce cas, la présence en Suisse ou dans le canton est incertaine, et mentionnée comme telle.
Taxonomie adoptée
a) Les espèces: Les espèces acceptées dans ce travail sont celles qui sont reconnues dans les flores
européennes modernes (Clauzade & Roux 1985; Krog et al. 1994; Nordic Lichen Flora 1999, 2002, 2007; Poelt 1969; Poelt & Vezda 1977,
1981; Purvis et al. 1993; Sérusiaux et al. 2004; Smith et al. 2009; Wirth 1995) ainsi que dans les catalogues récents (Diederich &
Sérusiaux 2000; Hafellner & Türk 2001; Nimis 1993; Purvis et al. 1993; Santesson 1993 et Scholz 2000; Smith et al. 2009). Les
espèces basées uniquement sur des caractères chimiques non corrélés avec des différences morphologiques
indépendantes n'ont généralement pas été acceptées. Il y a quelques exceptions à cette règle,
notamment en ce qui concerne le groupe de Cladonia chlorophaea s. l. dans lequel il a été considéré que tout
n'est pas dit et qu'il vaut mieux actuellement conserver l'information convoyée par les binômes, plutôt que de tout mettre en
synonymie.
En ce qui concerne les synonymes en général, l'information a également été puisée dans les ouvrages
cités ci-dessus. Plus précisément et en ce qui concerne les synonymes facultatifs (synonymes taxonomiques),
seuls les plus important et les plus utilisés dans la littérature floristique et taxonomique européenne ont été
mentionnés, sans cependant chercher à être exhaustif. Il en va de même en ce qui concerne les synonymes obligatoires
(synonymes nomenclaturaux), dont généralement seuls ceux qui correspondent à une combinaison encore utilisée ces 50
dernières années ont été mentionnés. La présence d'un nom dans la rubrique "inclusions",
signifie que la mise en synonymie de ce nom est probable mais pas vraiment démontrée ou reste controversée et non admise par la
majorité des auteurs des publications citées ci-dessus.
b) Les taxons infraspécifiques: Pour le lichénologue de terrain, il est évident que les champignons lichénisés sont des organismes extraordinairement polymorphes. Il semble que cela fasse partie de la nature des lichens, en raison de leur écologie et de leur physiologie particulières, d'être morphologiquement souples et adaptables. Pour cette raison, s'il paraît important, pour chaque espèce, d'observer et de décrire la fourchette de variation qui la caractérise, le fait de délimiter une fraction de cette variation au sein d'un continuum et de la nommer paraît, au contraire, totalement subjectif et inutile. Evidemment, lorsque la variation est discrète, comme c'est le cas pour les chémotypes, le problème est plus complexe à aborder et est sujet à controverse (Brodo 1986, Culberson 1986, Clerc 1994). Par conséquent, l'emploi, dans ce catalogue, des niveaux infraspécifiques, a été limité au strict minimum en acceptant seulement ceux qui paraissaient bien établis dans la littérature moderne et qui pourraient peut-être, à l'avenir, voir leur statut être révisé à la hausse.
2. Organisation
Pour chaque espèce, le catalogue fournit les informations suivantes:
- Nomenclature
- Substrat
- Distribution altitudinale
- Distribution géographique
- Remarques
- Littérature
Nomenclature
Aucune recherche spéciale concernant la nomenclature des espèces n'a été entreprise, cela n'étant pas le but de
ce travail. La nomenclature utilisée suit celle proposée par les ouvrages majeurs récents (voir sous "La taxonomie
adoptée"). Les abréviations des noms d'auteurs suivent R. K. Brummitt & C. E. Powell, Authors of Plant names,
Royal Botanic Gardens, Kew, 1992.
Pour des raisons de simplification d'écriture, nous avons supprimé l'emploi des ex et des in dans les citations des
auteurs. De même, si le nombre d'auteurs est supérieur à deux, nous avons utilisé la notation et al.
Dans la liste déroulante à gauche, le nom du taxon est en gras, sans parenthèses, lorsque l'espèce est pleinement
acceptée pour la Suisse. Lorsque le nom est un synonyme, il est écrit en lettres normales et renvoie automatiquement au nom
accepté lorsque l'on clique dessus.
Substrat
Les renseignements fournis pour chaque espèce sont empruntés directement à la littérature concernant les localités suisses. Ces données ont souvent été complétées grâce aux informations présentes dans d'autres publications récentes, notamment Hafellner & Türk (2001) ou grâce aux informations communiquées par Cl. Roux (in litt.).
Distribution altitudinale
Pour chaque espèce, le catalogue fournit la distribution altitudinale à laquelle elle a été rencontrée en Suisse. Pour ceci, une répartition en étages de végétation a été utilisée selon le schéma suivant:
Alpin
Subalpin
Montagnard
Collinéen
Le tableau suivant donne les fourchettes d'altitude correspondant aux différents étages de végétation en Suisse, telles qu'elles ont été employées dans ce catalogue, ceci en fonction des différentes régions naturelles.
Etages de végétation | Régions naturelles | Altitudes maximales |
Collinéen | Plateau / Jura | 600 m |
Préalpes | 700 m | |
Alpes centrales / Alpes du sud | 800 - 900 m | |
Montagnard | Jura / Alpes du nord | 1200 - 1300 m |
Alpes centrales | 1300 - 1500 m | |
Alpes du sud | 1500 - 1700 m | |
Subalpin | Jura | 1500 - 1700 m |
Alpes du nord | 1700 - 1900 m | |
Alpes centrales | 1900 - 2400 m | |
Alpes du sud | 1800 - 2000 m | |
Alpin | Alpes du nord | 2400 - 2800 m |
Alpes centrales | 2800 - 3200 m | |
Alpes du Sud | 2600 - 2900 m | |
Nival | Alpes du nord | > 2800 m |
Alpes centrales | > 3200 m | |
Alpes du Sud | > 2900 m |
Pour de nombreuses espèces, ces données altitudinales ont souvent été complétées grâce aux informations présentes dans d'autres publications récentes, notamment Hafellner & Türk (2001) ou grâce aux informations communiquées par Cl. Roux (in litt.).
Distribution géographique
Pour chaque espèce, sa présence dans les principales divisions politiques et administratives du territoire suisse - les cantons - est indiquée par ordre alphabétique. Les demi-cantons n'ont pas été pris en considération de façon séparée. La seule mention "Suisse" sans spécificité indique que la présence en Suisse de l'espèce est attestée dans la littérature scientifique, mais sans indication géographique plus précise. Sur la carte, les cantons dont la présence de l'espèce considérée est reconnue sont en gris foncé, et ceux dont la présence est douteuse sont en gris clair.
Le territoire suisse a été divisé en 5 régions naturelles, elles-mêmes subdivisées en sous-régions qui sont supposées offrir aux organismes des conditions écologiques et phytogéographiques semblables (Landolt, 1991): le Jura (1), le Plateau (2), les Alpes du nord (3), les Alpes centrales (4) et les Alpes du sud (5). Pour chaque taxon, sa présence dans les régions et sous-régions naturelles est indiquée sur la carte correspondante, en gris foncé si la présence de l'espéce est reconnue et en gris claire si elle est douteuse. Pour plus de détails quant à cette délimitation, se référer à Landolt (1991). Une nouvelle subdivision de la Suisse en 6 régions naturelles a été récemment proposée (BUWAL 2001) et appliquée (Moser et al. 2002), mais le présent travail était déjà trop avancé pour qu'il soit possible d'en tenir compte.
Remarques
Chaque fois qu'une espèce est mentionnée comme étant douteuse pour la Suisse, les raisons en sont indiquées dans cette rubrique. Cette dernière peut également contenir des notes d'ordre taxonomique.
Littérature
Pour chaque espèce, le catalogue mentionne la littérature dans laquelle les indications pour la Suisse ont été trouvées. Les travaux sont cités par ordre chronologique décroissant et par ordre alphabétique croissant des auteurs lorsque les articles ont paru la même année.
3. Quelques statistiques
Nombre d'espèces en Suisse
La version papier du catalogue des lichens de Suisse (Clerc 2004) comptait 1650 espèces validées pour la Suisse (Clerc 2005) et la version web 1.0 (Clerc & Truong 2010) comptait 1770 espèces validées pour la Suisse, soit 120 espèces ajoutées en 6 ans. A ce jour la présente version compte 1795 espèces validées pour la Suisse, soit 25 nouvelles espèces publiées en 2 ans.
La figure 1 compare la biodiversité lichénique des différents pays ayant publié une checkliste. En Europe, la Suisse et l'Autriche ont la plus forte biodiversité lichénique connue par rapport à leur surface.
Nombre d'espèces par cantons
La figure 2 compare la biodiversité lichénique des différents cantons. Les quatre cantons possédant le plus d'espèces (Grisons, Valais, Berne et Vaud) sont les quatre plus grands cantons de Suisse. Ils se caractérisent également par une grande diversité de milieux différents. Le canton de Fribourg est certainement, par rapport à sa superficie et à sa diversité élevée en milieux divers, l'un des cantons les plus mal connus de Suisse en ce qui concerne les lichens. Par contre, Genève, qui est un tout petit canton, possède une diversité lichénique remarquable.
Nombre d'espèces par régions naturelles
La figure 3 montre que ce sont, comme l'on pouvait s'y attendre, les Alpes centrales (4.1, 4.2) et les Alpes du Nord (3.1, 3.2) qui possèdent la plus grande biodiversité lichénique.
Nombre d'espèces par étages de végétation
De manière peu surprenante, ce sont les étages montagnard et subalpin qui abritent le plus grand nombre d'espèces de lichens.
Les espèces les plus fréquentes de Suisse
En prenant en compte, pour chaque espèce, le nombre de citations dans la littérature, le nombre de cantons et le nombre de régions naturelles dans lesquels l'espèce a été trouvée, on peut établir la liste des 10 espèces qui sont probablement les lichens les plus fréquents de Suisse:
1. Hypogymnia physodes
2. Parmelia sulcata
3. Xanthoria parietina
4. Parmelina tiliacea
5. Parmelia saxatilis
6. Evernia prunastri
7. Pseudevernia furfuracea
8. Physconia distorta
9. Punctelia subrudecta
10. Parmeliopsis ambigua